Vladec Djuriedine, itinéraire d'un marchand d'armes

par Jôzt Khimbûs pour Dze Züntze Klowaswa

Le nom a filtré, comme par hasard, dans un quotidien du soir de Klow.
Djuriedine… Qui a remarqué ce nom inconnu dans une liste édifiante, où les personnalités politiques les plus en vue cotoyaient les capitaines de l'industrie syldave ?
Ce petit nom dans cette listes d'invités prestigieux était pourtant lourd de sens.

Ce soir là, on s'en souvient, Klàs Szirközku fêtait sa nomination à la Présidence du conseil au restaurant le khoujchzdösztwa's, achèvement de son "coup d'état de velours" de 2007. Que faisait là Djuriedine ?

Les registres de police connaissent bien ce personnage. La Zepo (Zekrett Politsz) a un dossier long comme le bras sur cet énergumène louche qui a démarré sa carrière dans les maisons closes de la rue de Sbrodj, à Klow. D'origine bordure, il est né à Zlip, sur les bords de la Flatule et on le baptise Amaïh. On ne sait rien de son enfance, mais c'est dans la capitale qu'on retrouve sa trace, il a alors une trentaine d'années, et il a changé son prénom, sans doute trop connoté, en Vladec. Un temps garde du corps de Alün Tilôhn, le célèbre acteur, il se fait vite une spécialité de fournir en jeunes beautées Syldaves les émirs du Moyen Orient qui organisent des orgies à l'hôtel Hilton de l'avenue Ottokar V (ci-dessus).

Les archives de la Zepo (voir annexe) notent qu'il a été soigné à l'hôtel Saint Wladimir, le 31 août 1982, victime d'une blessure par balle dans l'omoplate. Vladec racontera aux agents de la Zepo ébahis, qu'il nettoyait une arme de collection quand le coup est parti. Puis on perd sa trace. Il faut attendre 1992 pour trouver, si on est très curieux, un rapport de police de l'Emirat de Khemed mentionnant une bagarre à l'Hôtel Mamamiah de Wadesdah avec un homme lié au magnat Laszlo Carreidas...


 Hôtel Mamamiah de Wadesdah

Il faut dire que ses relations particulières avec l'élite du Khemed (une "fraternité" datant du Hilton) ont fait de son carnet d'adresse un puissant attractif pour les industriels Sydaves. Et maintenant, si l'ami Vladec traine dans les palaces arabes, c'est pour parler d'autre chose que de galipettes. Le cabinet particulier de Szirközku, alors qu'il n'était que ministre du Budget, avait très tôt repéré l'entregent particulier de Djuriedine. Ce dernier fréquentait maintenant le chef de la Zepo, qui lui accordait une certaine protection.
On se souvient des contrats d'armements des années 90, qui ont marqué le gouvernement de transition du Baron Gwâtr Albadurian, dont les sous-marins "Tabatä" (ci dessous) à destination du Khemed, et on devine le rôle de notre compère dans l'aboutissement de ces affaires.



Djuriedine avait "décoincé" le roi Abdallah, qui s'était détourné de l'influence Bordure. Alors que les carnets de commande se remplissaient, Djuriedine fréquentait maintenant la haute société Syldave, du magnat de l'eau Här Amätklow au prince Bürgbräd.

Aujourd'hui que Klàs Szirközku a les pleins pouvoirs, et que sa politique de détente avec la Bordurie met à mal le complexe militaro-industriel syldave, quoi de plus utile pour la croissance, que les marchés toujours prometteurs du Khemed, du San Theodoros ou du Nuevo Rico ? Le savoir-faire nucléaire civil syldave, qui est reconnu mondialement, et qui vient d'être couvert du "Zekrett-varztvô" (secret défense), ne demande qu'à s'exporter dans ces pays d'avenir, tout comme les avions "wintfläk" ou les nouveaux chars "Hikaski". C'est là que Djuriedine donne toute la mesure de son talent. Un talent qui vaut bien qu'on lui ouvre la porte du khoujchzdösztwa's pour les soirées très privées du nouveau maître de la Syldavie.

Traduction du Rimbusblog pour "Le Soleil de Klow".


 Annexe : le rapport de la Zepo sur Vladec Djuriedine